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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

n’est pure ni par la mère ni par le père ; elle est apparue (dans ce monde) par l’effet de petits mérites, et n’est pas apparue par l’effet d’abondants mérites ; elle est sauvage, inconstante et mobile ; elle habite un pays de sable qui n’est pas rempli de jardins, de lacs et d’étangs ; comme une ville barbare, celle de cette famille est située sur le flanc d’un rocher. Elle ne convient donc pas.

D’autres dirent : La famille de Kôçala, qui a une suite nombreuse, beaucoup de chars et de grandes richesses, voilà celle qui convient pour que le Bôdhisattva y entre et demeure dans le sein d’une mère.

D’autres dirent : Celle-là ne convient pas non plus ; pourquoi ? (Parce que) la famille de Kôçala est issue de la race des Mâtaṇgas (Parias). Elle n’est pure ni par le père ni par la mère ; elle favorise les gens infimes. Ce n’est pas une famille élevée, en possession de biens, de diamants et de trésors sans nombre de toutes sortes ; elle ne convient donc pas.

D’autres dirent : La famille du roi Vatsa, qui a prospéré et s’est accrue dans le bien-être, est celle qui convient pour que le Bôdhisattva y entre et demeure dans le sein d’une mère.

D’autres dirent : Elle ne convient pas non plus ; pourquoi ? (Parce que) la famille du roi Vatsa est vulgaire, violente, et ne s’est pas éclairée de splendeur. Elle tire son origine d’hommes étrangers. Elle n’est pas accomplie par l’éclat propre aux œuvres du père et de la mère ; le roi y parle de destruction. Celle-là non plus ne convient donc pas.


D’autres dirent : La grande cité de Vâiçali, riche et étendue, heureuse et dans le bien-être, délicieuse, animée par une population nombreuse, toute remplie d’hommes ; embellie par ses terrasses, ses portiques, ses colonnes, ses œils-de-bœuf, ses salles d’été, ses pavillons, ses palais ; remplie de toutes parts des guirlandes de fleurs de ses jardins et de ses bois, semblable à la ville où demeurent les dieux, est celle qui convient pour que le Bôdhisattva y entre et demeure dans le sein d’une mère.

D’autres dirent : Elle ne convient pas non plus ; pourquoi ? (parce que) on ne s’y parle pas l’un à l’autre d’une façon convenable ; on n’y observe pas la Loi ; on n’y respecte ni supérieur, ni homme mûr, ni vieillard, ni chef. Chacun y pense à part soi : Je suis roi ! Et en pensant : Je suis roi ! nul n’ac-