Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
29
LALITA VISTARA. — CHAPITRE III

8. C’est une beauté parfaite comme une jeune fille des dieux ; elle a le corps bien proportionné, les membres sans aucun défaut.

9. Il n’y a pas un dieu et pas un homme qui se rassasie de voir Mâyâ- Elle n’est ni emportée par l’affection ni entachée de haine ; elle est aimable, douée, juste et parle avec bonté.

10. Modeste et chaste, elle observe la loi. Elle est sans orgueil, sans raideur, sans légèreté, sans détour et sans artifice ; elle se plaît au renoncement, elle qui a une pensée bienveillante.

11. Elle apprécie les œuvres, a mis de côté l’usage du mensonge, demeurant toujours dans la vérité ; ayant le corps et l’esprit bien retenus. La foule de défauts des femmes répandue tout entière sur la terre, n’existe pas en elle.

12. Il n’y a pas de femme dans le monde des dieux, dans le monde des Gandharvas, ou dans le monde des hommes, qui soit l’égale de Màyà Dèvî. Où est donc celle qui la surpasse ? Voilà bien celle qui convient pour être la mère du grand Rïchi.

13. Pendant cinq cents naissances, sans en excepter une, elle a été la mère du Bôdhisattva, et là ou là, Çouddhôdana a été le père. Elle est donc douée des qualités convenables pour être la mère.

14. Elle reste ferme dans les austérités, comme une ascète, et, en pratiquant les austérités, toujours d’accord avec la loi. Du consentement du roi, elle a obtenu une grâce : celle de ne pas obéir au désir pendant trente-deux mois.

15. En quelque lieu qu’elle soit, debout, assise, étendue sur sa couche, sa démarche resplendit, éclairée par la splendeur de ses bonnes œuvres.

16. Il n’y a pas un dieu, un Asoura ou un homme qui soit capable de la regarder avec une pensée de désir. Tous voient en elle une mère ou une fille, eux qui sont tous dans les voies honorables et doués des qualités des gens respectables.

17. À cause des bonnes œuvres de Mâyâ Dêvî, la grande famille du roi prospère. Comme il ne fait pas d’invasion dans le pays des rois voisins, la renommée et la gloire augmentent pour ce prince.

18. De même que Mâyâ est un vase convenable, de même aussi l’être vénérable brille souverainement. On pourra voir ainsi deux êtres doués de qualités supérieures : le fils et sa mère Mâyâ.

19. Car dans le Djamboudhvadja il n’y a pas de femme capable de porter (dans son sein) le plus grand des hommes, excepté la reine douée de qualités sans égales, et qui a la force de mille éléphants.

20. C’est ainsi que ces magnanimes fils des dieux, avec les Bôdhisattvas accomplis à la grande science, louent Mâyâ douée de qualités, et qui est digne d’être la mère du fils de la famille des Çàkyas.

Chapitre nommé : Pureté complète de race, le troisième.