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LALITA VISTARA. — CHAPITRE V

qui ravit le plus le cœur ; en regardant cette femme du seigneur des hommes, voyez, ils sont éclipsés nos corps divins !

50. Douée de qualités, elle est tout à fait digne d’être la mère du plus grand de tous les hommes. Comme une pierre précieuse est placée dans un beau vase, c’est la reine qui est ce vase pour le dieu des dieux !

51. De la paume de la main et de la plante des pieds jusqu’en haut, son corps qui ravit le cœur surpasse un corps divin ; l’œil ne se rassasie pas de le regarder, car il réjouit de plus en plus l’esprit et le cœur !

52. Comme la lune dans le ciel brille le beau visage de celle-ci, brille la splendeur de son corps. Comme le soleil sans tache, comme la lune brillante est l’éclat qui s’échappe du corps de celui-ci (le Bôdhisattva).

53. Comme l’or aux éléments purs dans la masse d’or natif, de même brille la beauté de la reine. Pareils à la grosse abeille noire sont ses cheveux, des boucles desquels s’échappe un doux parfum. Ses yeux sont semblables aux pétales du lotus ; ses dents pures comme les étoiles des cieux.

54. Son ventre peu développé a l’ondulation d’un arc. ses hanches sont larges et relevées, et sans qu’il y ait de jointure (apparentes) ; pareilles à la trompe d’un éléphant, ses cuisses et ses jambes ont le genou bien proportionné.

55. La paume de ses mains et la plante de ses pieds sont unies et vermeilles ; il est bien évident que c’est une fille des dieux et non une autre. Après avoir ainsi de plusieurs manières examiné la reine, jeté des fleurs et tourné trois fois autour d’elle en présentant le côté droit, et loué la mère glorieuse du victorieux, elles retournèrent aussitôt à la ville des dieux.

56. Ensuite les quatre gardiens des quatre points de l’espace, et Çakra, Souyània, ainsi que Xirmitta, les troupes des dieux, les Koumbhandas, les Râkchasas, les Asouras, les Mahôragas et les Kinnaras dirent :

57. Allez en avant du plus élevé des hommes ; faites la garde et protégez le plus excellent des hommes. N’accusez pas les créatures de vous avoir offensés ; ne faites rien de nuisible aux hommes.

58. Là, dans le meilleur des séjours où est Màyà-Dèvî, tous, avec les gens de sa suite, tenant à la main des arcs, des flèches, des javelots et des épées, vous tenant dans l’étendue des cieux, regardez avec attention.

59. Après avoir connu le temps Je la descente (du ciel Touchita par le Bôdhisattva) les fils des dieux venus en présence de Màyà, avec l’esprit joyeux, ayant pris des fleurs et des onguents et saluant en faisant l’andjali des dix doigts (joints, ils disent) :

60. Descends ! descends, Indra des hommes ! Être pur, c’est le moment pour ta noble personne, aujourd’hui, lion des orateurs ! Après avoir [conçu de la pitié et de la compassion pour le monde tout entier, écoute notre prière en vue du don de la Loi. Ensuite, Religieux, au temps de la descente du Bodhisattva, dans la réyiou de l’est, plusieurs centaines de mille de Bôdhisattvas, tous liés par une seule