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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

sible. Tous les êtres infernaux, ou nés d’une matrice d’animal ou dans le monde de Yama, furent, en ce moment, délivrés de la souffrance et tous remplis de bien-être. Aucun être ne fut tourmenté par la passion, la haine, le trouble, l’envie ou la jalousie, ou l’orgueil, ou l’hypocrisie, ou la colère, ou la méchanceté, ou le chagrin ; tous les êtres, eu ce moment, eurent des pensées affectueuses et secourables, ayant les uns pour les autres l’affection d’un père et d’une mère.

Sans être touchés, cent millions d’instruments divins et humains firent entendre leurs ravissants accords. Des centaines de millions de dieux, avec leurs mains, leurs épaules et leurs têtes, portent le grand char divin. Cent mille Apsaras conduisant des chœurs de musique, et se tenant derrière, devant, à droite et à gauche, louent le Bôdhisattva par les chants de leurs concerts.

61. À toi, qui possèdes un amas de bonnes œuvres antérieures ; à toi, élevé par la vertu bien longtemps pratiquée ; à toi, purifié par la discipline de toute la loi, un grand hommage est offert aujourd’hui.

62. Autrefois, par toi, pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas, fils chéris, femmes, trésors ont été donnés ; de cette pratique de l’aumône, voilà le fruit, par lequel toutes ces fleurs sont répandues comme la pluie.

63. Après avoir pesé ta propre chair, Seigneur, tu l’as donnée par bonté à un oiseau qui avait faim et soif. De cette pratique de l’aumône, voilà le fruit par lequel le monde des Prêtas obtient de la nourriture et des breuvages.

64. Parce que, autrefois, pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas, tu as pratiqué la vertu sans violer tes vœux, le fruit de cette pratique de la vertu, c’est que les inquiétudes et les voies mauvaises ont été purifiées.

65. Autrefois, pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas, tu as médité sur la patience, base de l’Intelligence (suprême) ; le fruit de cette pratique de la patience, c’est que les dieux et les hommes sont devenus pleins de pensées de bienveillance.

66. Autrefois, pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas, tu as médité sur l’héroïsme pur que rien ne surpasse ; le fruit de la pratique de cet héroïsme, c’est que ton corps brille comme le (mont) Mérou.

67. Autrefois, pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas, tu t’es livré à la contemplation qui détruit la corruption naturelle ; le fruit de cette pratique de la contemplation, c’est que la corruption naturelle ne tourmente plus la créature.

68. Autrefois, pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas, tu as médité sur la sagesse qui détruit la corruption naturelle ; le fruit de la pratique de cette sagesse, c’est cette lumière sans égale qui brille.