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LALITA VISTARA. — CHAPITRE VI

Alors Paranirmitta Vaçavartin le fils d’un dieu, s’était approché du roi Çouddhôdana, parla ainsi :

19. Toutes tant qu’elles sont, ces demeures qui s’arrêtent à l’endroit qu’on désire, quoique belles, par les splendeurs de ma demeure sont complètement éclipsées.

20. Je l’offre, cette demeure fortunée formée de choses précieuses et splendide : pour rendre hommage au Bôdhisattva, je l’amènerai, ô roi.

21. Elle est toute remplie de fleurs divines, embaumée de parfums divins, la demeure spacieuse que j’offrirai et où la reine demeurera.

C’est ainsi, Religieux, que, par tous les maîtres des dieux Kâmâvatcharas, pour rendre hommage au Bôdhisattva, dans la première des cités, appelée Kapila, les demeures de chacun d’eux furent offertes. Mais le roi Çouddhôdana fit construire une demeure dépassant l’ouvrage des hommes sans égaler celui des dieux. Là, le Bôdhisattva, par la puissance du grand arrangement de la contemplation, fit paraître Mâyâ-Dêvî dans toutes ces demeures. Pendant le temps que le Bôdhisattva demeura dans le sein de sa mère, il resta assis les jambes croisées du côté du flanc droit. Et tous ces maîtres des dieux se disaient, chacun à part : C’est bien dans ma demeure que la mère du Bôdhisattva habite et pas ailleurs. Ici, il est dit :

22. En se tenant dans le grand arrangement de la contemplation, après que des choses incompréhensibles ont été faites par un pouvoir surnaturel, tous les dieux ont eu leur dessein accompli, et alors (aussi) le désir du roi a été rempli.

Alors, dans cette assemblée de dieux, ceci vint à la pensée de quelques-uns des fils des dieux : puisque tous, tant qu’ils sont, les fils des dieux Tchàtour-Mahâràdja-Kâyikas eux-mêmes, le corps humain avant une mauvaise odeur, s’éloignent avec dégoût, à plus forte raison, les autres plus élevés qu’eux, (tels que) les Trayastrimçats, ou les Yàmas, ou les Touchitas ; comment donc le Bôdhisattva élevé au-dessus de tous les mondes, qui est pur et sans odeur désagréable, la perle des êtres, descendu du Santouchita le séjour des dieux, reste-t-il dans un corps humain à l’odeur mauvaise, pendant dix mois (lunaires) dans le sein d’une mère ?