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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Quand le soleil entre dans les deux signes solsticiaux (Cancer et Capricorne) ou dans les signes (les deux signes équinoxiaux) du Bélier et de la Balance, on doit jeûner, se baigner, et faire des dons pendant le jour ou pendant les trois jours qui précédent l’événement. Le dernier jeune doit être observé pendant tout le jour et la nuit de l’entrée du soleil, nu pendant tout le jour et la nuit de son temps propice, selon que celui-ci a lieu (d’après les règles données plus haut). Le maître de maison qui n’a pas de fils[1] doit pratiquer ce jeune avec le désir d’expier son péché. Il doit être observé volontairement et dans un but spécifié ; car ce n’est pas un des rites obligatoires et à périodes fixes.

Les rites funéraires en l’honneur des mânes, accomplis au moment de l’entrée du soleil dans un signe du zodiaque, ne comportent pas les boules de riz (habituelles) 34 ; mais s’ils sont célébrés à l’entrée du soleil dans les signes solsticiaux (Cancer et Capricorne) alors ils sont obligatoirement réguliers.

Ainsi qu’au moment du passage du soleil dans certains signes, on doit faire certains dons, de même avant qu’il entre dans le signe, à son passage dans une « partie » du cours solaire semestriel, il faut faire les dons, les oblations, etc., qui sont propres à la conjonction (suivante). Ces « parties » sont indiquées dans les livres sacrés d’astronomie. Il y a dans cette présente année 1712 de l’ère de Shâlivâhana 35 vingt et une « parties » du cours solaire demi-annuel 36. Ainsi le temps sacré de la « partie » est le vingt et


34 À ces époques, on offre des boules de riz, de l’eau et d’autres provisions aux mânes des ancêtres qui sont censés se nourrir de l’essence de ces offrandes.

35 L’ère de Shâlivâhana, qui porte le nom de Shaka, commence en l’an 78 après J.-C. Elle est adoptée dans toute l’Inde méridionale, au sud de la Nerbudda et des monts Vindhya. Les populations qui se trouvent entre les monts Vindhya et les Himalayas emploient l’ère de Vikramâditya, nommée Samvat, qui commence en l’an 57 avant J.-C. Ces deux ères se composent d’années lunaires de 354 jours qui, maintenant, concordent avec l’année solaire au moyen d’intercalations ; on ignore à quel moment les intercalations y furent introduites (voir note 23).

36 Le mot que je traduis par « cours solaire demi-annuel » est Ayana (voir note 28). Ayana-ansha signifie donc « partie du cours solaire demi-annuel » et représente communément un degré de l’écliptique. L’écliptique est divisé ainsi qu’il suit :

Tout le Bhâgana ou écliptique se divise en 12 Râshi ou signes du zodiaque.

Le Râshi se divise en 30 ansha ou degrés.

  1. Suivant les Écritures indoues, ce qu’est qu’un fils qui peut accomplir les rites funéraires obligatoires dans lesquels l’âme du père décédé doit entrer dans l’espace, quelquefois pendant des siècles, sans aucune satisfaction et à l’état d’esprit privé de corps. On considère donc le manque de progéniture mâle comme une punition des dieux pour un péché commis, soit dans cette vie, soit dans une phase précédente de l’existence transmigratoire. De là, la célébration de cette fête dans le but d’écarter la malédiction et de regagner la faveur des dieux.