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rés qui l’ont guidé dans la question commerciale. Malheureusement, aujourd’hui encore, faute d’une population suffisante, une grande partie des terres est inoccupée. Le système adepte par l’administration pour remédier à cet état de cheses est excellent. Après avcir laissé à toutos les réclamations le temps de se produire, elle s’est déclarée propriétaire de ces terres et elle les cède aux conditions lès plus douces à ceux qui veulent venir s’y établir. Seulement elle a eu le ben psprit de rènencer aux encensions gratuites, et de les remplacer par la vente pure et simple à prix réduit. Un prix d’achat de 15 francs par hectare, dreits d’enregistrement compris, met l’acquéreur en possession immédiate et complète du terrain qu’il a choisi et dont il peut faire ensuite ce que bon lui semble. ■

Si, maintenant, de l’intérieur de la celpnip npus portons nos regards sur les centrées qui l’aversinpnt, nous censlaterons que de Ce côté rien n’est venu inquiéter netre marche en avant. Peur maintenir nés bons rapports avoe le gouvernement du Cambodge, le gouverneur dé la Coehinchine a cru devoir faire, au commencement de 1868, au roi Norodom, une visite qui a produit le meilleur effet sur l’esprit des populations placées sous notre protectorat. Le roi cambodgien n’est pas resté insensible à cette attention. Il a envoyé à Saigon son frère le prince Phra-Keo-Pha. Une seconde visite du gouverneur au roi Norodom a amené celui-ci à Saigon au mois de décembre 1868. Il n’est pas nécessaire d’ajouter qu’il a été reçu avec toute la courtoisie que mérite la situation intéressante de ce souverain, auquel la métropole vient d’envoyer (fin de 1869) la croix de grand-officier de la Légion d’honneur.

Les relations du gouvernement de la colonie avec celui de Hué sont également parfaites. Il est permis d’en voir une preuve dans la réception faite à M. le lieutenant de vaisseau Puech, lorsque cet officier se rendit à Hué, en juillet 1867, pour remettre au roi Thu-Duc la médaille d’or et le brevet que lui avait décernés le jury de l’exposition universelle. On n’eut pas accueilli le gouverneur lui-même d’une façon plus empressée et plus brillante. À son tour, le roi Thu-Duc a profité du vingtième anniversaire de son règne pour adresser au gouverneur plusieurs médailles d’or et d’argent, distinction qui n’est accordée que dans des occasions très-rares, aux personnages les plus importants de l’empire. Auresle, le gouverneur de la Coehinchine a reçu mission de traiter avec la cour de Hué, au sujet de la cession à la France des trois nouvelles provinces annexées à la colonie. La signature de ce traité mettra vraisemblablement fin aux, dernières appréhensions qui pouvaient exister encore au sujet de

l’avenir de la Coehinchine, et donnera à nos relations avec le gouvernempnt annamitp le : caractère dépouillé dp toutes craintes el de toutes restrictions qu’elles doivent avoir.

Nous avons dit, dans notre précédent Annuaire, qu’une commission scientifique avait été formée pour reconnaître le cours du Cambodge et explorer l’Indo-Chine. Placée sous la direction- de M. le capitaine de frégate Doudart de Lagrêe, la commission était composée de MM. F. Garnier, lieutenant de vaisseau, commandant en secend ; Jpubprt et Thorel, auxiliaires ; Delaporte, enseigne dé vaisseau et L. de Carné, élève censul.

Partie de Saigon, le 5 juin 1866, cette mission a successivement visité : Gratieh, Angeor et ses ruines monumentales, Stun-tieng, sur la frontière du Laos siamois, Bassac, Kemarat, Subou, Vien-Chan, où le Mékong commence à être encaissé dans les montagnes, Paklaie, Luang-prabang, où l’on retrouva le souvenir. respecté de notre compatriote Mouhot, qui y était mort cinq ans auparavant. À Sieng-kong on sortit du royaump de Siam, peur entrer dans le Laos birman ; à Xien-hong ou Haléwy, il fallut abandonner le Mékong, qui n’était plus navigable même pour dp pptiles embarcations ; on dut alors s’avancer à pied à travers un pays coupé de montagnes, de rivières, de lacs et de marais. L’expédition entra ensuite dans le Yunnan, la province la plus méridionale de l’empire chineis ; on visita Seumao, connue sur nos cartes, sous le nom d’Esmok ; Tueng-kiang, que baignent les eaux de la rivière de Tonquin, Lin-ngan ; Yun-nan, la capitale de la province, ; Taly, chef-lieu d’une petite royauté musulmane, qui refuse obéissance au gouvernement de Pé-king, et Tong-tehouan, où le 12 mars 1868, mourut le commandant de Lagrée. Le lieutenant Francis Garnier prit alors le commandement de l’expédition, qui gagna par Tchao-ton l’importante ville de Sou-Tcheou, située sur le fleuve Bleu (Yang-tsô-kiang) ; l’on redescendit le fleuve jusqu’à Chang-haï, où l’on arriva le 12 juin 1868, et de ce port l’expédition regagna Saigon. ’■•

Nous croyons utile de faire connaître les résultats scientifiques de cette mémorable exploration, qui sont très-considérables.

La commission a parcouru entre Gratieh, dernier point reconnu sur la rivière de Cambodge, et Chang-haï, son point d’arrivée, .une distance telale de 9,860 kilemëtrps, dont 5,870 oh barqup et 3,990 à pied. Le travail géographique a censité à lever avec le plus grand soin tous les itinéraires suivis (en pays non connu), en rectifiant successivement ce relevé par la détermination astronomique directe des points principaux du parcours. Le chemin total ainsi relevé pour la première fois a été de 6,720 kilo