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PHYSI

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d’absorber l’hydrogène, peut-être comme la.

yapeUf d’un corps métallique. » . C’étaient là des vues certainement toutes nouvelles sur les gaz que les-physiciens considéraient jusqu’ici comme gaz permanents, c’est à dire nbn susceptibles dépasser, comme les vapeurs, à l’état liquide ou à l’état solide, dans certaines conditions de pression Ou de température. C’était aussi, à coup sftr, une. hypothèse hardie, de considérer l’hydrogène comme la vapeur d’un métal. Mais il fallait, pour faire franchir à ces idées théoriques tout l’intervalle qui sépare une. hypothèse d’un fait scientifique : démontré, dp nouvelles expériences, et surtout, de plus* décisives. Or c’est sur ces faits nouveaux, qui confirment en grande partie les prévisions théoriques de Th. Grâham, que nous voulons appeler l’attention de nos lecteurs.

; Le, palladium est Un métal qu’on trouve, en

assez petite.-..-quantité, soit dans les minerais de platine, soif dans le minerai d’or du Brésil connu sous le nom d’auropoudre : l’usage en est léxtrêmément : restreint, bien que les dentistes ’Utilisent : son alliage avec l’argent, et que sa propriété de- ne pas noircir au contact de l’hydrogène sulfuré le rende précieux pour la construction de certaines pièces des instruments d’astronomie, tels que les limbes dps cercles divisés, L’intérêt nouveau attaché à ce métal est cejuirci. En étudiant sa perméabilité parle gaz hydrogène, et en la comparant à celle du plar tine, Th. Graham avait été frappé de voir que le palladium absorbait une quantité de cp gaz énormément plus grande que ce dernier métal ; Ainsi, fandjs que le - platine fondu n’absorbe pas tout à fait son volume d’hydrogène, le platine : pn éponge unp fojs et demie environ et le platiné forgé de 2 fois à 5 fois et demie ce même volume ; le palladium absorbe ou occlut de 400 à 70Q fois, selon la température, son volume du même gaz. En étudiant les modifications que subissent les propriétés physiques et chimiques du métal pendant qu’il est chargé d’hydrogène, lp savant physicien anglais croit pôuypif- PU’ cpnpîure que g le palladium uvée son hydrogène ppplus n’est autre chose qu’un alliage, dans lequel la volatilité de l’un des éléments, est comprimée par son union avec l’autre, et qui dpit son aspect métallique égar Jement aux deux corps qui le composent, » Et, pour distinguer le nouveau métal, du gaz qui en est la vapeur, il lui donne le nom d’hydro* geniym. -.-, -.-•,

Du reste, ce n’est pas.l’idée elle-même qui psi : ici ’.nouvelle."’- ;- noii- seUjement Grâham là pressentait en cherejiant à interpréter les plier nemènes de la dialyse étudiés, pu découverts par lui-même, : mais elle avait été proposée il y a longtemps par un de nos chimistes, M, Dumas, qui avait dit que si on liquéfiait

l’hydrogène, il aurait l’pspect du mercure. Ce qui est vraiment nouveau, ce sont les faits récemment mis en lumière par Graham, : et- qui confirment expérimentalement des vues toutes théoriques, seulp et véritable sanction d’une hypothèse scientifique. Passons rapidement ces faits en revue. ■ ’

En premier lieu, on constate qu’un fil de palladium, en se chargeant d’hydrogène, augmente de volume et surtout sensiblement de longueur : une charge de 800 à 900 fois son volume de gaz donné ’lieu à un accroisspnient de longueur d’environ 1,6 0/0. Vient-on alors à expulser l’hydrogène, le fil ne reprend pas sa longueur, primitive ; il éprouve un retrait d’autant plus grand que les expériences sont plus nombreuses, et perd en même temps une partie de sa puissance absorbante. En pesant avec soin le fil avant et après l’expérience, on trouvé le poids de l’hydrogène occlus, et On en conclut la proportion des deux métaux dans l’alliage et la densité de l’hydrogéniez. Cette proportion (en ppids) serait d’environ 95 dé palladium et de B d’hydrogénium. Quant à la densité du nouveau métal, une série d’expériences- la porte à 1,951 ou à près dé 2. Ainsi l’hydfôgénium pèserait, à l’état métallique, environ 22,000’fois autant qu’un égal volume de sa vapeur, qui est le gaz" hydrogène îuirmémp.

La ténacité du palladium est légèrement diminuée par l’occlusion de l’hydrogéna. Il en est de même de la conductibilité élëptriqué de l’alliage. Mais, comme cette Conductibilité reste néanmoins considérable, M. Graham en oondut que le résultat peut être regardé comme favorable au caraGtère métallique du second élément du fil, c’est à dire de l’hydrogéniez."

En étudiant le pouvoir magnétique du palla-dium, on reconnaît que ce pouvoir a une très-faible intensité ; Faraday a constaté en effet son existence ; Mais, une fois chargé d’hydrpr gène, le magnétisme du palladium chargé de gaz ou plutôt de son alliage aveG l’hydfpgënium devient tfès-sensiblë, et Th. Graham croit pouvoir ranger le nouveau métal parmi, les corps vraiment magnétiques, ’tels que le fer, le nickel, le cobajt, le chrome et le manganèse. -■•’

Citons maintenant les conclusions générales du travail remarquable, que nous venons d’analyser, conclusions qui trouveront probablement des contradicteurs dans le monde savant, mais dont la discussion ne peut être que profitable à la science. Voici ces conclusions. :

« Dans un fil dé palladium complètement chargé d’hydrogène, il existe un composé de palladium et d’hydrogénium, dans des proportions qui sont voisines de celles d’équivalent à équivalent. Les deux substances sont solides, métalliques et blanches. L’alliage contient en-