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PHYSI

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À l’appui de ces remarquables.hypothèses, l’auteur de la théorie de la constitution des spectres lumineux, dont nous venons de résumer les principes fondamentaux, a étudié les éléments des spedres de quelques corps composés, des chlorures de potassium etdérubidium de calcium et de strontium, etc., et il s’est attaché à faire ressortir- les concordances de sa théorie et des faits, sans dissimuler les anomalies peut-être apparentes qu’offrent quelques uns de ceux-ci. C’est, à coup sûr, une tentative hardie et qui mérite d’être poursuivie et encouragée, que celle qui. cherche la cause des phénomènes si curieUx révélés par l’analyse spectrale, dans les mouvements des molécules des corps ; et qui n’a besoin pour expliquer les circonstances variées de ces phénomènes, que dp supposer ces mouvements régis par les lois simples des mouvements des’ corps célestes. L’auteur du grand travail que nous venons d’analyser d’après les notes résumées communiquées par lui à l’Académie des sciences, 1 annonce la publication prochaine et intégrale d’un mémoire sur ce sujet, et nous y renvoyons ceux de nos lecteurs qui voudront approfondir la théorie proposée.

Si les phénomènes physiques les plus variés sont tous, en dernière analyse, des phénomènes mécaniques, si tous peuvent se- réduire à des modes divers de mouvement, lesquels sont régis par les lois générales de la mécanique rationnelle, on conçoit la possibilité de leurs transformations réciproques, et l’on peut considérer ]ps progrès faits dans cette "voie, par exemplp la démonstration de l’équivalencémé^ panique de la chaleur, comme lp gage deidëcpuvertes futures qui, pep à peu, ramèneront tputps les forées physiques à l’unité. • ■ j

Péjà on a tenté d’expliquer les phénomènes de gravitation par les vibrations de l’éther. Un savant et profond géomètre contemporain, M, Lamé, n’hésitait pas, il y a quelques années à proclamer l’éther, le véritable roi de la nature physique ; mais il ajoutait, aveG cette circonappetipn des esprits imbus des principes rigoureux delayraip méthode scientifique, que « ce serait retarder infiniment sa solide installation qpe (le vouloir Je ppurpnner dès aujourd’hui. » À la mênip époque, MM- F. et E. Keller publiaient une nptp dans laquelle ils considéraient particulièrement l’éther comme la cause des phénomènes dp gravitation céleste, s’appuyant sur ce prinpipe de mécanique, qui résulte ; des travaux de Lamé et de Cauchy, à savoir |que tpul ébranlement excité dans Un milieu élastique hompgène, donne naissance à deux systèmes 4’ondes se propageant, les unes dans une direc7 tion perpendiculaire au rayon et sans changement dp dpnsité, les autres selon une direction longitudinale ou parallèle au rayon et donnant

lieu à des dilatations et condensations alternatives ; ils considéraient ces dernières comme susceptibles d’expliquer tous les phénomènes de pesanteur et de gravitation universelle.

Des.théories analogues ont été, cette année

même, l’objet de deux communications faites à l’Académie des sciences. L’une a pour auteur M. Leray, et repose sur les deux principes suivants. - ’ ■

Premier principe. Au sein de l’éther libre, G’est à dire non influencé par les corps environnants, il existe, en chaque point, des Gourants égaux qui se croisent daiis toutes les directions.

— Second principe. En traversant un corps, les courants d’éther s’affaiblissent proportionnellement à l’épaisseur traversée et à la densité moyenne le long du parcours.

À l’aide de ces deux hypothèses, et en étudiant l’action de l’éther, soit sur un corps isolé, soit sur deux Gorps intérieurs l’un à l’autre, soit enfin sur deux corps extérieurs, M. Leray rend compte des vibrations qui donnent lieu au magnétisme, à la chaleur centrale et à la lumière des astres ; et il fait voir que les lois communes de l’attraction céleste, et en particulier celles de la pesanteur, sont autant de coneéquenGes de son hypothèse. Enfin, il croit pouvoir en tirer cette autre conclusion, qu’il n’existé qu’une seule espèce d’atomes pondérables, ou, suivant le langage des chimistes, qu’un seul corps simple.

Une tplle conception théorique est-elle susceptible de démonstration rigoureuse ? Doit-elle être considérée simplement comme probable ? A notre avis, c’est Une tentative légitime, dont le principal mérite est d’essayer de rattacher la force de la gravitation aux autres forces physiques, et d’obéir ainsi à la tendance à l’Unité ; qui se manifeste dans toutes les branches de la science. On peut donner aux hypothèses de ce genre des formes différentes : M. Lecoq dp Boisbaudran (auteur de la seconde communication que nous voulions signaler), au Heu d’admettre les courants égaux qui se croisent dans toutes les directions au sein de l’éther (hypothèse de M. Leray), préfère la notion des vibrations de l’éliier ; mais ce qu’il y a de commun entre les deux théories et celles déjà citées, c’est qu’elles rejettent également l’action à distance pour expliquer les phénomènes delà gravitation, et, n’admettant que l’action au contact, ramènent oes phénomènes aux lois de la mécanique ordinaire. Déjà, il y a une douzaines d’années, un des plus éminents physiciens des temps modernes, Faraday, avajt ébranlé de ses objections puissantes la théorie de l’action à distance, dernier vestige de la doctrine vermoulue des causes occultes. •..■-."•

Dans cette revue rapide des progrès récents