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Page:Annuaire encyclopédique, IX.djvu/885

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(1761)

SIEGE

(1762)

plissait, la coriimimè décrétait que les citoyens Puyal, Bèrgeret et Eûdés, retenus loin de Paris par les opérations, militaires étaient remplacés à la commission exécutive par les citoyens Pelèscluze, Cpurnet et Termore !.

Les insurgés traversèrent sans difficulté Neuilly et Cpurbeyoie, d’où les troupes du gouvernement s’étaient retirées là veille, après leur victoire. Ils se dirigèrent sur Nanterre, Rueil et Bougival, pendant qu’une autre colonne descendait du nord vers Bezons pour gagner de là Ghatou etGroissy. Bèrgerét aurait voulu en passant occuper leMont-Valérien ; il s’imaginait, paraît-il, que la garnison allait ouvrir les portes de la forteresse et arborer le drapeau rouge delà communei Ces belles espérances ne tardèrent pas à se dissiper devant une pluie d’obus qui/força les fédérés à se replier rapidement sur Nanterre, Rueil et Bougival. S’étant fortifiés dans ces villages, ils essayèrent d’attaquer les troupes de Versailles ; mais les brigades Garnïer, Daudet et Pumont les obligèrent à se replier ; la cavalerie menaça bientôt de les entourer, et ils se dispersèrent en désordre^ laissant sur le terrain beaucoup de morts et de blessés. Gustave Flourens, fut tué le même jour, à• "Rueil. Il s’était retiré dans une maison, pour se reposer ; dès gendarmes y étant entrés voulurent l’arrêter, et dans la lutte il eut la tête fendue d’un coup de sabre.

Duval et Eudes n’obtinrent pas plus de succès sur la rive gauche, malgré les efforts qu’ils déployèrent au bas Meudon, aux Moulineaux à Meudon, auVal-Fleury, àClamart, dans lès bois de Clariiart et de Meudon et au Petit-Bicêtre. Le combat avait commencé entre 6 et 7 heures du matin. Les gendarmes, commandés par le colonel Grémelin, entrèrent hardiment dans le village de Méudpn et en délogèrent les insurgés, qui tiraient sur eux des fenêtres et des jardins en terrasse ; ils leur enlevèrent lès avenues qui montent au château par Meudon el par Bellevue, et établirent sur l’esplanade du château deux batteries qui firent aux fédérés beaucoup de mal. Les zouaves pontificaux les secondèrent bravement. Les marins du général Bruat et la division Deroja les chassèrent avec la même vigueur du Pètit-Bicêtre. Vers trois heures les insurgés commencèrent à se replier, les uns du côté des forts de Vanves et d’Issy, les autres sur les hauteurs de Châtillon, où ils occupaient la formidable ; redoute élevée par les Prussiens ; ils : avaient conservé d’autres positions et, entre autres, la forte redouté des Moulineaux.

Lès troupes du gouvernement les avaient poursuivis le 3 avril jusqu’au bas du plateau de Châtillon. Le lendemain, dès Cinq heures du matin, la redoute fut attaquée par là brigade Deroja

! et/là -.-division Péllé qui s’en emparèrent après

| un combat assez vif. Le généralPellé fut blessé ;

Â.NKTJAIRE IX.

Duval, fait prisonnier, fut passé par les armes, et un autre chef, désigné sous le nom du général Henry, tomba entre les.mains de nos soldats avec 4,500 fédérés. On jugea nécessaire d’occuper Courbevoie, d’où les fédérés pouvaient faire de nouvelles tentatives contre Versailles. Cette opération fut exécutée partiellement, le 4, à onze heures du soir. Il y eut le même jour des engagements aux Moulineaux, àClamart, et un combat incessant d’artillerie entre les forts tenus par les insurgés et les redoutes occupées par l’armée. Les troupes faisaient de continuels progrès du côtéde Choisy-le-Roi, et bientôt Montrouge, puis Bicêtre, commencèrent à tonner contre les ouvrages qu’elles cherchaient à construire dans cette direction. Le 6 la brigade Montaudon et la gendarmerie, soutenues par une forte artillerie et par le canon du Mo à Valérien, enlevèrent, non sans peine, aux insurgés la partie de Courbevoie qu’ils possédaient encore et les rejetèrent derrière la grande barricade du pont deNeuilly, où le canon ouvrit bientôt une large brèche. Les obus allaient tomber jusqu’à la porte Maillot. Sur l’autre rive de la Seine, les fédérés furent repoussés dans une attaque contre le Moulin Saquet.

Une agitation immense régnait dans Paris. Le gouvernement de la commune s’efforçait de la faire tourner en indignation contre le gouvernement, l’assemblée, et les troupes de Versailles. Le 4 avril la commission exécutive disait dans une proclamation : « Les monarchistes qui siègent à Versailles ne vous font pas une guerre d’hommes civilisés, mais de sauvages. Les Vendéens de Gharette, les agents de Piétri fusillent les prisonniers, égorgent les blessés, tirent sur les ambulances. Vingt fois les misérables qui déshonorent l’uniforme de la ligne ontlevé la • crosse en l’air, puis, traîtreusement, ont fait feu sur nos braves et confiants concitoyens... » La commune dénonçait le lendemain la férocité « des bandits de Versailles, des royalistes de Gharette et de Catheliiieau, marchant sur Paris au cri de Vive le roi ! et drapeau blanc en tôle. » Le gouvernement de Versailles, ajoutait la commune, « se met en dehors des lois de la guerre et de l’humanité... Si, continuant à méconnaître les conditions habituelles de la guerre entre peuples civilisés, nos ennemis massacrent encore un seul de nos soldats, nous répondrons par l’exécution d’un nombre égal ou double de prisonniers. » Il va sans dire que le gouvernement légai protesta avec une grande énergie contre les accusations de la )commune et de ses adhérents. Il faut avouer cependant que certains chefs militaires avaient dépassé les bornes de la sévérité. Le 3 avril, au matin, le général de Galifet ayant fait prisonnier, à Chatou, un capitaine du 175e bataillon,

— un sergent et quatre gardas, les avait fait

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