Page:Anonyme (J-B-P Bacon), Belphégor dans Marseille, 1736.djvu/3

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préface

Je ſerois bien téméraire, ſi, renverſant les loix établies par les Auteurs (à préſent mes Confréres), j’allois faire imprimer un Ouvrage, ſans l’accompagner d’une longue Préface, dont le ſujet conduit avec art, en fait toujours ſentir la beauté, ſous prétexte de le mépriſer : D’ailleurs la démangeaiſon que j’ai de me louer eſt trop forte, pour laiſſer échaper une ſi belle occaſion ; je ne ſuis pas aſſez modeſte, pour avoüer humblement que ma Piéce eſt mauvaiſe : cependant, ſi je diſois qu’elle eſt bonne, on taxeroit avec raiſon mon témoignage d’amour Propre ; ainſi, je me tairai ſur ce point.

Je préviens ſeulement le Lecteur, que cette Comédie eſt l’ouvrage de douze jours : mais il me ſemble déjà entendre quelque ſévére Critique, qui dira en cet endroit, indigné de la nouveauté d’un pareil diſcours : Que m’importe que ce ſoit l’Ouvrage de douze jours ou de douze années, ſi je bâaille en le liſant. À cela j’ai ma riſpoſte toute prête ; & je lui aprends qu’il