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COUR D’ASSISES DE LA SEINE.
(PRÉSIDENCE DE M. GLOS.)
Accusation de tentative d’assassinat sur la personne de Mme Flora Tristan, par le sieur Chazal, son mari

Les tribunaux civils avaient déjà retenti des discordes qui ont éclaté entre les deux époux ; le déplorable événement qui donne naissance à un procès bien autrement grave, avait amené un concours nombreux de spectateurs. Les dames sont en majorité, et l’on en voit parmi elles plusieurs qui se sont fait un nom dans la littérature.

L’accusé est introduit à dix heures et demie. Sa figure et pâle, sa santé paraît chancelante. Il a des besicles d’argent, et porte par dessus son habit une redingote d’une couleur blanchâtre. Il tient sous son bras une liasse volumineuse de papiers, et dans sa main un crayon pour prendre des notes.

Interpellé par M. le président sur ses nom, âge, etc., l’accusé répond se nommer André-François Chazal, âgé de quarante-deux ans, peintre, né à Paris. Il est assisté de Me Jules Favre.

M. Plougoulm, avocat-général, remplit les fonctions du ministère public.

Voici le texte de l’acte d’accusation dont lecture est donnée par le greffier.

« André-François Chazal a épousé, en 1821 Flora-Célestine-Thérèse-Henriette Tristan y Moscoso. De cette union trois enfans naquirent ; deux existent encore : Ernest Camille, âgé de quatorze ans et demi, et Aline-Marie âgée de treize ans.