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Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/18

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En t’envoyant chez moi remplir un saint devoir,
En faveur d’un croyant sa grâce se fait voir.
Sois donc la bienvenue ! Ici, de toutes choses,
Au gré de ton désir, je veux que tu disposes !
Avec intention la coquette Esou-Li
Montre d’abord un pied extrêmement joli ;
Levant son chakséïann19, cette ame féminine
Ensuite laisse voir une jambe divine ;
En roulant avec art ses manches du khafftan20,
La perfide présente aux yeux du Musulman
Un bras plus blanc qu’ivoire et d’un parfait modèle ;
Du henné21 la rougeur rendait sa main plus belle ;
Elle ôte son borghot et son voile22 argenté,
Et découvre un visage éclatant de beauté.
La rose, de son teint était l’image même ;
Un arc, de son sourcil semblait être l’emblème ;
Elle avait l’œil d’un lynx, des lèvres de corail ;
La perle, de ses dents n’égalait pas l’émail ;
De chaque joue aussi, la couleur purpurine
Etait plus vive encor que n’est la cornaline.
Sa khamiss23 laissait voir la blancheur de son sein
Surpassant en éclat la lune dans son plein.