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Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/24

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Ta fortune et ton rang surpassent tous mes vœux ;
Mais je dois, avant tout, te faire des aveux
Que mon devoir m’impose et que ta vue inspire...
je sais, reprit Al-Cheil, tout ce que tu vas dire,
Croyant me détourner de mon intention,
Mais rien ne changera ma résolution,
J’y suis bien décidé : je veux être ton gendre.
Dix bourses que voici, que d’abord tu dois prendre,
Et dix bourses après, qué tu dois exiger,
En signant le nikakh44 que tu vas rédiger.
Tu vois que je sais tout ! — A tes vives instances
J’ai peine à résister, mais dans tes espérances
Si tu te vois plus tard trompé cruellement,
Tu n’en accuseras que ton aveuglement !
— Je ne m’en prendrai pas à d’autre qu’à moi-même,
Consens donc à unir à la femme que j’aime ;
Je ne m’en plaindrai point, j’en jure par Alla !
— Quoi ! malgré la laideur dont le ciel l’accabla,
Malgré tous ses défauts, tu consens à la prendre !
— Oui, de ta fille enfin mon bonheur doit dépendre.
— Tu peux donc l’épouser, puisqu’il en est ainsi :
La volonté d’Allah se manifeste ici !