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Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/38

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La charmante Esou-Li, dont il est possesseur,
Partage son amour et sa brûlante ardeur ;
Au comble de l’ivresse, il se croit pour la vie
L’amant toujours aimé d’une femme chérie.


En vain contre l’amour un mortel veut lutter :
C’est au puissant Allah prétendre résister !
Sur l’esprit féminin espérer l’avantage,
C’est prendre pour le Nil un effet de mirage57.
La coquette à son gré donne et reprend son cœur,
Tourmenter un amant est son plus grand bonheur ;
Elle hait par caprice, et par caprice elle aime !
Une coquette enfin est l’inconstance même !
Lorsque dans le désert vient souffler le Khamsinn58,
Du sable tous les grains, passant sur El-Kassinn,
Se peuvent mieux compter que tous les artifices
Qui traversent le cœur d’une femme à caprices !