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doon de la roche

« Dont Damediex de gloire vos doinst .j. tel enfant...
(v°)« Qu’[en] après mon decès tiegne mes onors granz. »
Quant l’entent li traïtres, si fu liez et joianz ;
545Ja dira tel parole dont puis remest dolenz.

XIX[1]

Chascun jor se porquiert li traïtres Tomiles
Comment il ait doné au duc [Doon] sa fille.
.I. jor l’a encontré, si li a pris a dire :
« Sire Do de La Roche, ce me semble folie
550« Que vos ne prenez fame dont aiez fil ou fille
« Qui desoentre vos vostre onor tienne quite. »
Et respondi li dus : « Je n’en sai nule, sire,
« Qui ne soit ma parente ou si près dame Olive,
« Ma premeraine fame, ainçois que [la] preïsse ;
555« N’en avrai ja mais nule de si grant seignorie. »
Et respont li traïtres : « Je en sai une, sire,
« Qui molt est proz et sage, si est molt vostre amie.
— Tomiles, » dist li dus, « qui est cele meschine ?
— Sire, » ce dist Tomiles, « c’est une moie fille
560« Qui est molt trés cortoise, si est de sens esprise,
« Ele done por vos les pailes et les cires.
« Je tienz .iiij. chasteaus en la moie baillie
« Et la grant visconté de Gormaise et d’Espire ;

    — 542 nous d. Le discours de Tomile est inachevé, et le v. 543 paraît être la conclusion d’une réponse de Doon à laquelle manque le commencement ; ou encore (mais cette supposition est moins probable), on pourrait rattacher le v. 543 au discours de Tomile en le corrigeant ainsi : Qu’en après vo decès (ou Qu’après vostre d.) t. voz o. g. ; mais, dans cette seconde hypothèse, il faudrait admettre que la réponse de Doon aurait pris place entre les vv. 543 et 544, et manquerait tout entière.

  1. — 551 Qui de comme vous tr’es vostre honeur tout quicte. — 554 a. q. je perise — 559 ce une mée f. — 561 les peles ; cf. v. 603, les cendaus et les cires. — 563 de Gormai et de Spire ; cf. v. 848.