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introduction

encore quelques formes où ĭ latin entravé est rendu par o (vove 29, lat. vĭdua) ou par oi (eschevoille 1305, lat. *excapillat), et joignons-y (quelle que soit l’explication qu’il en faille donner) aort 1341.

E protonique peut passer à i : giter 2546 et à au : Leauroine (pour Loeroine, Lorraine) 130, guerraudon 3383. — On le trouve quelquefois représenté par o et par u : proer 35, gurpie 1258. — Notons encore vaiai, pour veai, 3234, qui reproduit une forme que nous avons déjà signalée à propos des fragments. Nous traiterons plus loin, en parlant de la morphologie, de la chute de l’e protonique dans le futur des verbes de la première conjugaison. — Par contre, un e posttonique inorganique paraît dans avecque 3222, avecques 3316 (pour avoec, avec)[1]. On a également la forme singulière peres 36, pour pers, pairs.

E nasalisé (en) devient a (an) beaucoup plus fréquemment que dans les fragments : anfes, 75, 94, apant 8, antandre 80, 94, antans 1227, ante (ente) 1394, 1418, jugemant 21, panre 253, etc. ; les exemples abondent. De même dans les syllabes protoniques : amperieres (empereres) 41, anraige 785, 819, 937, 1223, tanra (tenra, tiendra) 68, vanrai (venrai, viendrai) 1277 etc., et dans les posttoniques : gisant (gisent) 2912, montant (montent) 2286, pendant (pendent) 2287, presentant (presentent) 3028. Une fois on a ain, et une fois on, pour en : gainchi 1178 (pour guenchi), l’ondemain 2117 (pour l’endemain).

En ce qui concerne l’i, nous avons déjà remarqué que cette voyelle s’écrit souvent y. — Nous avons noté un exemple d’i inséré entre deux voyelles : joier 2358, pour joer (jouer) ; ou bien i représente-t-il le c de jocare ?

Il y a maint exemple d’o libre tonique (ō latin) deve-

  1. Nous verrons que l’auteur employait parfois la forme avecque, mais, dans les cas cités ici, avecque (avecques) fausse le vers.