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doon de la roche

3880« Li miex de mon lignage est toruez a tormente.
« Ains mais ne fut .j. dus qui tels hons osa[s]t pendre.
« Je ne croirai en Dieu se de lui ne me venge ».
La oïssiez plorer les homes et les fames ;
De ce sont il dolent qu’a Doon ne se rendent,
3885Car de nul home en tere autre secours n’atendent.
Mais et mais .j. et autre chascune nuit s’en emblent,
As murs et as fessés et as terriers se prennent,
Por l’ami[s]tié de Dieu lor fait li dus consente.

CXII[1]

Or sont li ost Doon soz Maiance la cit ;
3890Toute la gent menue la[i]ssa li dus issir,
Les fames, [les veillars] et les enfans petiz,
Pour l’amistié de Dieu qui de m’arme ait merci.
Molt s’en vont [a] emblée, quant l’evesque[s] i vint,
Devers Saine la ville vint [i]l a oès Landri ;
3895Li sieges a duré .iij. ans et .j. demi
Que n’i creü leans ne char, ne pain[s] ne vins[s] ;
Tomile est ou palais, cui Diex puet maleïr,
Sa gent sont departi, tuit sont mort et ocis,
De toute sa mesnie ne remaint il que vint,
3900(f. 74)Et cil demandent l’eve, au mangier sont assis,
A ce mangier n[i] orent trestuit ma[i]s qu’.j. poucin,
Sel mangierent sans sel et sans pain et sans vin.
Qui les oïst plorer et ..........
Et dist li .j. a l’autre : « Venuz est Antecrist ;

    — 3881 q. tel h. — 3882 se, ms. ce. — 3883 Entre ce vers et le précédent, faut-il supposer quelques vers perdus, où était représentée la détresse de la ville assiégée ? — 3886 mais, ms. mois. — 3887 terriers, ms. terrieres. — 3888 de Dieu, ms. le duc, cf. v. 3892 ; l. faite.

  1. — 3889 les oz D ; M. la cité. — 3892 m’arme, sic ms., corr. s’arme (?) — 3894 v. laues L. — 3896 Qui — 3902 Se le m. — 3903 Q. l. o. p. et vongier et vomir. Cette fin du vers doit être altérée. — 3904 Et dient.