V. 4127. Carsadoine. Ce personnage, nommé dans le manuscrit Lazadoine, est évidemment le même qui, au v. 4355, est nommé dans le manuscrit Jazacoigne ou Jaracoigne. La restitution Carsadoine est due à G. Paris (Mélanges de littérature française du moyen âge, p. 203), qui connaissait notre poème par l’analyse de Sachs. « Carsadoine de Perse » figure comme ennemi de Pépin dans un fragment de Mainet (Romania, IV [1875], p. 229, v. 58). La correction paraît d’autant plus évidente que, dans ce passage, Carsadoine est également mis en rapport avec Justamont. Dans Mainet, il est, semble-t-il, son allié ; ici, il est son frère.
V. 4176. Landris si[e]t ou cheval qu’ot la crope levée. Comp. Fierabras, v. 4108 (dans la description d’un cheval) : le bu en haut levé. — C’est d’après ce v. 4176 que nous avons corrigé le v. 4369 : Landris si[s]t ou cheval a la levée crope. Si cependant ces expressions, qu’ot la crope levée et a la levée crope, paraissaient trop singulières, on pourrait lire, au v. 4176 : qui ot la crope lée et, au v. 4369 : qui ot lée la croupe ; comp. v. 4469.
V. 4373-4374. La leçon adoptée est celle des manuscrits, et suppose que Landri parle à Brohemau. Cependant, il y a quelque chose de singulier à ce qu’il s’adresse en de tels termes (vos me rendrez mon oncle !) à un homme qu’il vient de tailler en pièces. Faudrait-il plutôt admettre que Landri apostrophe les Saxons en général ? Dans ce cas, il faudrait corriger et lire : Fil à putain, païen, vos me rendrez mon oncle ! Cuvert, mar le baillastes, vos le laisez a honte. — Pour le premier hémistiche du v. 4374, comp. Roland, 3446 (Carles li dist : Culvers, mar le baillastes !) et Prise de Cordres, 1856-1857 (Fil a putain, gloton et pautonnier, Mar lou baillastes, par les anges du ciel !). Ces rapprochements justifient la correction mar, pour mal du manuscrit.