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Page:Anonyme - Doon de la Roche.djvu/48

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doon de la roche

de son fils aîné ; Landri, heureux de cette intervention, monte sur une table et tient des propos menaçants contre Tomile ; Doon adresse des reproches à celui-ci. Asson de Mayence conseille à Doon de donner La Roche à Landri ; Audegour proteste ; Tomile frappe Asson si rudement qu’il tombe aux pieds de Landri. Ce dernier arrache son « espié » à un veneur venu du bois, et en transperce le corps de Tomile, qui tombe également. En peu d’heures, il y eut soixante-dix combattants ; Landri et ses partisans ont le dessous ; ils vont à leurs hôtels pour s’armer ; c’est la première fois que Landri prend les armes. Il y a un combat sur les bords du Rhin ; Tomile est blessé ; il conseille à ses parents, Ganelon, Hardré et Hervi de Lion, de conclure avec Landri une trêve de quatre ou cinq ans ; on pourra toujours l’assassiner plus tard. Doon accepte l’idée d’une suspension des hostilités, et annonce à Landri qu’il a conclu une trêve ; il se déclare joyeux du courage de celui qu’il n’ose croire son fils. En entendant attaquer de nouveau le caractère de sa mère, Landri se fâche : il brandit sa lance contre son père, mais celui-ci réussit à le calmer. Landri retourne à Cologne, où la trêve est jurée solennellement pour cinq ans (v. 870-1194).

Au bout de six mois, Tomile et son lignage jurent, au « mostier », la mort de Landri mais la nonnain Beneïte, cachée derrière un pilier, entend le serment des conjurés[1]. Elle va au palais avertir Doon ; celui-ci fait

  1. Cet épisode manque complètement dans E ; dans N, il y a un attentat contre la vie de Landri, mais avec des circonstances entièrement différentes (analyse de G. Paris, p. 110, en bas). — Complot très semblable contre le jeune Milon dans Orson de Beauvais, éd. G. Paris, v. 640 et suiv. ; cependant la conjuration n’a pas lieu dans une église, semble-t-il, bien que les conjurés jurent sor sains, et c’est « uns gars de la cuisine » qui révèle le complot — M. Benary (p. 355 de son mémoire) en rapproche avec raison le complot de Pépin le Bossu contre la vie de Charle-