Page:Anonyme - Eugène Fromentin, 1905.djvu/24

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Rochelle un journal littéraire : « La Revue organique de l’Ouest » et lui demandait sa collaboration. Fromentin lui envoya une critique du Salon de 1845 et quelques articles sur la poésie qui indiquent bien nettement les tendances de son esprit en ce moment. Il lui arrivait aussi, souvent, de suivre ses amis, étudiants en médecine, dans leurs courses d’herborisation aux environs de Paris, et il en rapportait, à la place de collections de plantes, des collections de croquis d’après nature.

Il venait enfin d’obtenir sa licence, et à contre cœur, pour obéir à la volonté paternelle, il commençait son doctorat, lorsqu’un jour, n’y tenant plus, il ouvrit son cœur à un ami de la famille, Charles Michel, et lui avouant les répugnances qu’il éprouvait pour le barreau et la magistrature, lui fit connaître son vif désir de se consacrer uniquement à la peinture. Celui-ci vint immédiatement négocier l’affaire à La Rochelle avec le père, qui, après une assez vive résistance, finit par céder ; mais comme le papa peignait lui-même et avait quelque prétention sur la matière, il voulut choisir l’atelier où son fils ferait son stage et le plaça chez le peintre Rémond, qui représentait alors l’école académique du paysage. Mais, un an après, Eugène Fromentin en sortait pour entrer, dans l’atelier de Cabat, qui fut le seul maître qu’il