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Page:Anonyme - Eugène Fromentin, 1905.djvu/26

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mariage, en 1852, il retourne en Algérie, avec sa jeune femme et pousse seul une pointe dans le désert jusqu’à Laghouat ; il rapporte de ce voyage deux volumes et une quantité d’études qui seront la source féconde de tous ses travaux futurs.

Les deux volumes sont Un été dans le Sahara, qui parut dans la Revue de Paris et Une Année dans le Sahel, qui fut publiée dans la Revue des Deux-Mondes. L’apparition de ces deux livres fut un événement dans le monde littéraire et y produisit une vive sensation. Coup sur coup, Fromentin venait, en effet, de se révéler grand peintre et grand écrivain. Nul autre de ses contemporains ne pouvait lui être comparé à ce titre. Aussi les éloges lui vinrent-ils de tous les côtés et des plus opposés. Les plus illustres dans les lettres, comme George Sand, Théophile Gautier, Sainte-Beuve, lui-même, lui envoyèrent les félicitations les plus flatteuses et recherchèrent son amitié.

Ce dernier écrivait à ce sujet :

« M. Fromentin a un privilège que je n’ai encore vu personne posséder à un degré égal ! Il a deux muses : Il est peintre en deux langues. Il n’est pas amateur dans l’une ou dans l’autre, il est artiste, consciencieux, sévère et fin dans toutes deux… c’est un maître de fine race et vraiment français. »