Page:Anonyme - Eugène Fromentin, 1905.djvu/36

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Ce qu’était Fromentin, comme homme, quelques-uns de ses contemporains peuvent encore le dire ; mais, à l’heure actuelle, nous n’avons malheureusement à La Rochelle aucun document public pouvant éclairer sur ce sujet ceux qui ne l’ont point connu. Car je ne citerai que pour mémoire le buste en plâtre, donné par l’État et placé au Musée. Buste banal, qui ne rappelle que de très loin les traits de notre illustre concitoyen. Quant au médaillon en bronze, œuvre de M. Christophe, qui surmonte son tombeau à Saint-Maurice, il ne donne point non plus entière satisfaction à ceux qui avaient pu approcher le maître et qui n’y retrouvent point l’expression habituelle de sa physionomie.

George Sand, qui fut un ami de Fromentin et qui le connaissait bien, a donné de lui, dans une lettre adressée à J. Claretie, une silhouette très ressemblante :

« Eugène Fromentin, écrit-elle, est petit et délicatement constitué. Sa figure est saisissante d’expression, ses yeux sont magnifiques, sa conversation est comme sa peinture et ses écrits, brillante et forte, solide, colorée, pleine ; on l’écouterait toute la vie ; il jouit d’une considération méritée, sa vie étant comme son esprit, un modèle de délicatesse, de goût, de persévérance