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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/118

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INTRODUCTION. — CHAPITRE VII

lesquelles il faut naturellement ranger aussi les versions juive, basque et grecque, mentionnées ci-dessus, peuvent facilement, malgré toutes leurs divergences partielles, être ramenées à une source commune orientale, qui était peut-être précisément un conte du Soukasaptati perdu.

Nous avons dit plus haut (p. 107) que toutes les versions occidentales, c’est-à-dire toutes celles dont nous n’avons pas parlé jusqu’ici, présentent un trait commun, l’emprisonnement du beau-frère, ce qui prouve que ces versions proviennent d’une source commune, laquelle était une version orientale quelconque. Un autre trait de moindre importance, c’est que le mari est toujours un très haut personnage, empereur ou roi. C’est avec ces deux traits supplémentaires que notre conte à été introduit en Europe, et le fait qu’on le rencontre dès le milieu du xiie siècle, sous une forme très abrégée [1], fait supposer que son apparition en Occident ne peut guère être postérieure à la fin du xie siècle,

La branche occidentale du conte de la femme chaste convoitée par son beau-frère peut se diviser en deux sous-branches : d’un côté, les versions des Gesta Romanorum et de Florence de Rome, représentant probablement la tradition littéraire de la version occidentale primitive, de l’autre, les versions abrégées du Miracle de la Vierge, de Crescentia et de Hildegarde, produits de la tradition orale de ce même conte.

Le groupe des Gesta Romanorum, représenté par deux sous-groupes : d’un côté, une version latine, rédigée en Angleterre, [2] avec ses traductions moyen-

  1. Dans la Kaiserchronik.
  2. Voy, notre ouvr. cité, pp. 111-116. Cette version a été racontée en anglais par Fr. Douce, Dissertation on the Gesta Romanorum (Illustrations of Shakspeare, etc., 1807, t. II, pp. 416-420).