Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/83

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Sommaire.

vez faire tout ce que je vais vous dire et revenir en France, vous serez quitte envers moi. Dès que vous serez arrivé à Babylone, vous attendrez, pour entrer au palais, que l’amiral soit à table. Vous paraîtrez lors en armes, l’épée nue, et le premier que vous apercevrez, vous lui couperez la tête. Ce n’est pas tout : l’amiral Gaudisse a une fille, la belle Esclarmonde ; vous lui donnerez trois baisers au vu de tous, et ensuite vous vous acquitterez de mon message. Vous sommerez de ma part l’amiral de m’envoyer mille éperviers mués, mille ours, mille lévriers bien accouplés, mille jeunes bacheliers et mille pucelles d’une grande beauté. Il m’enverra encore les tresses de sa barbe et quatre grosses dents de sa mâchoire. — Vous voulez donc la mort de Huon ? s’écrient les pairs. — Par Dieu, vous dites vrai, répond Charlemagne ; s’il ne me peut rapporter la grande barbe et quatre dents de l’amiral, qu’il ne revienne jamais en France. — Sire, dit Huon, n’avez-vous rien de plus à m’ordonner ? » L’empereur interdit à Huon, s’il revient en France, de retourner à Bordeaux avant de lui avoir rendu compte de son message. Il lui demande en outre des ôtages. — Huon livre dix de ses chevaliers ; il désire emmener les autres jusqu’au saint Sépulcre. — « Même jusqu’à la mer Rouge, répond Charlemagne, s’ils vous aiment assez pour vous y accompagner ; mais ils n’iront pas plus loin. » P. 69-72.

Huon s’apprête à partir. Il n’obtient même pas d’aller dire adieu à sa mère, qu’il ne reverra plus. — La garde de ses domaines est confiée à son frère Gérard. — Départ de Huon. — Retour de Gérard à Bordeaux. — Douleur de la duchesse. — Sa mort. — Mariage de Gérard avec la fille d’un traître nommé Gibouart. — Arrivée de Huon à Rome. Il se rend