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DANS LES MERS ASIATIQUES.

glaises, qui possède aujourd’hui l’un des plus vastes empires du monde ?

La Russie ne vient-elle pas encore dernièrement de créer pour l’exploitation du fleuve Amour une Compagnie qui donne plus que des espérances, qui donne des certitudes de succès ?

Tous les établissements formés dans les mers asiatiques ne possèdent-ils pas, dans le bon marché extrême de la production, une garantie presque infaillible de réussite ?

Dira-t-on que le succès ne sera que temporaire ? Parlera-t-on de l’insurrection actuelle des Indes et de l’abolition récente des pouvoirs politiques de la Compagnie ?

La Compagnie des Indes a voulu être souveraine : elle s’est lancée dans le système des annexions, et en se laissant entraîner par la cupidité et l’orgueil, elle a elle-même préparé sa chute.

Si les Anglais avaient voulu se contenter d’un bénéfice légitime, ils se seraient créé une puissance d’une durée illimitée, et la preuve, c’est que, tout en enlevant 70 à 85 pour 100 sur le produit du travail de leurs sujets et en les accablant de vexations, ils ont pu se maintenir jusqu’à ce jour.

Mais l’on n’a pas à craindre que la France cherche à exploiter ou à ruiner ses futures colonies.

Elle est trop souvent tombée dans l’excès contraire par une générosité excessive pour qu’un pareil soupçon puisse être dirigé contre elle.

Notre conduite en Algérie est une garantie de notre future conduite en Asie, et la nation qui a dépensé des