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en lui demandant s’il croyait que Sùn-Hyen en fût vraiment l’auteur.

Le premier ministre feignit de lire la missive. Il vit que le roi était dans l’incertitude, et résolut d’en profiter pour accabler Sùn-Hyen.

— Sire, dit-il, il arrive souvent qu’on soit trompé par ceux qu’on se croit les plus dévoués. En ce qui concerne Sùn, je le crois parfaitement capable de cette infamie. Je sais depuis longtemps qu’il ne songe à rien moins qu’à prendre votre place sur le trône. Quant aux troubles dont il est venu vous entretenir, c’est lui-même qui les a suscités.

— Cela suffit, mon fidèle Ja-Jyo-Mi, dit le roi. Qu’on jette Sùn en prison, il sera ensuite jugé.

Le premier ministre, joyeux de son triomphe, fit à l’instant arrêter Sùn. Le roi prévenu, alla trouver lui-même le prisonnier.

— Reconnaissez-vous cela, lui demanda-t-il avec colère, en lui montrant la lettre ?

Rien ne saurait donner une idée de l’étonnement de Sùn. Il comprit qu’il était victime d’une