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Page:Anonyme - Le Roi du nord, biographie et portrait, 1891.djvu/16

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viles, partagée en deux par la division des comtés de Huntingdon et de Châteauguay. Tout était à créer au milieu des plus grands obstacles ; il parvint cependant à faire ériger la paroisse civilement, ainsi qu’à l’organiser en corporation scolaire et municipale, malgré les influences électorales qui l’empêchèrent de parvenir immédiatement à son but. Des embarras religieux existaient aussi, mais, grâce à l’énergie et au tact de M. Labelle, ces difficultés s’aplanirent.

L’impulsion que Saint-Antoine Abbé reçut pendant les quatre années que M. Labelle y passa, lança cette paroisse dans la voie du progrès, de telle sorte qu’aujourd’hui, elle compte comme une des plus prospères de la province. Elle est en frais de remplacer l’humble chapelle qui existait jadis, par une des plus belles églises et un des plus beaux presbytères du pays.

C’est dans cette paroisse qu’il eut la douleur de perdre son respectable père, qui avait suivi son fils unique.

Connaissant son énergie, sa charité et le tact qu’il savait déployer, Monseigneur l’envoya en 1863, à Lacolle, ou de grandes difficultés surgissaient. L’évêque ayant fixé l’église en dehors du village, dans un endroit qu’on regardait comme le centre de la paroisse, une scission s’était opérée, alimentée par quelques protestants qui offraient même de l’aider pour bâtir une église dans le village. Quand M. Labelle y vint remplacer M. Bourbonnais, la position présentait des difficultés presque insurmontables ; mais les habitants de Saint-Antoine prédirent à ceux de Lacolle que rien ne résisterait à leur ancien curé.