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par le roy charlemaigne

IX

650NOstre emperiere, que [Diex] puist benéïr ! (fo 12 vo)
Fait ses bataillez richement establir,
Et son conray de l’aultre departir.
Aiquin les siens [ne] voult [mie] alentir.
La veïst l’an maint bon escu luisir,
655Et maint cheval et braire et hannir ;
Telle noase mainnent, la terre font fremir.
Nesmes apelle Charles à grant héïr.
A ses parolles font les gresles baudir,
Lours cors souner et lours trompez tentir.
660Lors s’avancent Franczoys par grant héïr ;
Et Sarrazins n’ont talant de fouïr,
Es bons Franczoys se prennent à venir.

Aiquin desrenge, que Dieu peüst maudir !
Point le cheval qui court par grant héïr,
665Tint une hache en sa main, va ferir.
Le heaulme tranche, le chef fait saillir,
Jus à la terre le fait Aiquin flachir ;
Crie : « Manbrie ! » pour sa gent esbaudir ;
C’est son ensaigne pour sa gent avertir.
670Et notre gent reprennent asaillir.
La veïssez fier estour esbaudir ;
Tant pié, tant poing, tant[e] teste tolir ;
L’un mort sur l’autre tribucher et chaïr.