Le maître lui dit : « Laisse cela, je n’en veux pas ici. — Je le sais bien, dit Ulespiègle, que vous n’en voulez pas ici, vous ni personne ; mais je fais ce que vous m’avez dit. » Le fileur, furieux, courut à l’écurie et prit un bâton pour battre Ulespiègle. Celui-ci gagna la rue et dit : « Ne pourrai-je donc jamais contenter personne ? » Le fileur ramassa la pierre qui se trouvait là et voulait la lancer à Ulespiègle ; mais, sentant qu’il s’était sali les doigts, car c’était la pierre sur laquelle Ulespiègle avait mis ses ordures, il courut au puits pour se laver les mains. Pendant ce temps Ulespiègle s’esquiva.
CHAPITRE LII.
fit ses ordures dans la boutique, pour qu’une
mauvaise odeur chassât l’autre.
ne fois Ulespiègle vint à Ascherleve ; c’était
en hiver et les vivres étaient chers. Il se
dit en lui-même : « Que vas-tu faire maintenant
pour passer l’hiver et le temps de la cherté ? »
Personne n’avait besoin de valets, si ce n’est un
fourreur qu’un garçon venait de quitter pour continuer
ses voyages. Alors Ulespiègle se dit : « Que
vas-tu faire ? nous sommes en hiver et les vivres
sont chers ; souffre ce qu’il faudra souffrir, et tu
passeras l’hiver. » Il s’engagea comme ouvrier chez