queue fût venu, auquel il n’en demanda qu’un prix peu élevé. Le maquignon vit bien que le cheval valait l’argent. Il s’approcha et se mit en devoir de lui tirer fortement la queue. Or, Ulespiègle avait arrangé les choses de façon que, lorsque le maquignon tira la queue, elle lui resta dans la main ; et le cheval était arrangé de façon à paraître comme si on lui avait arraché la queue. Le maquignon resta tout confus, et Ulespiègle se mit à crier : « Haro sur ce scélérat ! Voyez, chers bourgeois, comme il m’a déshonoré et gâté mon cheval ! » Les bourgeois s’approchèrent, et virent que le cheval n’avait plus sa queue, et que le maquignon la tenait à la main, et qu’il était très effrayé. Les bourgeois s’interposèrent, et firent donner dix florins à Ulespiègle par le marchand. Ulespiègle s’en alla avec son cheval et lui remit la queue. À partir de ce moment, le maquignon ne tira plus la queue aux chevaux.
CHAPITRE LXVI.
à un facteur de flûtes.
l y avait à Lunebourg un facteur de flûtes qui
avait été vagabond, et qui avait parcouru le
pays en faisant le métier de charlatan. Ulespiègle
le rencontra dans une brasserie où il y avait
beaucoup de monde. Le facteur invita Ulespiègle