dit Ulespiègle, vous m’avez dit d’abord que vous vous en passeriez et que je mangerais tout à moi tout seul ; puis vous venez vous mettre à manger avec moi ; vous n’en auriez fait que trois bouchées. — Que jamais bien ne t’arrive ! dit la femme ; si tu ne me laisses pas manger du mien, comment me laisserais-tu manger du tien ? – Ma chère dame, dit Ulespiègle, je fais selon vos paroles. » Puis il finit de manger la bouillie, s’essuya la bouche et s’en alla.
CHAPITRE LXXVII.
et souffla l’odeur à travers la muraille, dans
une société qui ne put la supporter.
lespiègle voyagea promptement et vint à
Nuremberg, où il séjourna durant quinze
jours. À côté de l’auberge où il était logé
demeurait un homme pieux, qui était riche et fréquentait
volontiers les églises, mais qui n’aimait pas
les jongleurs ; s’il s’en trouvait ou s’il en venait
dans les endroits où il était, il quittait la place. Cet
homme avait l’habitude d’inviter chaque année ses
voisins chez lui, qu’il hébergeait et traitait de son
mieux, avec de bons mets et d’excellents vins ; et
quand il les invitait, si quelqu’un de ses voisins avait
chez lui des hôtes, un ou deux ou trois, il les invitait
aussi et les accueillait bien. Vint le moment des invi-