Page:Anonyme - Les Aventures de Til Ulespiegle.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

bien voulu avoir sa part du cochon, qui était bien gras ; il dit au diable : « Entends-tu ? maintenant on te donne un cochon ; pourquoi ne le prends-tu pas ? Je ne veux plus être de moitié avec toi. – Mon cher, dit le diable, que pourrais-je faire d’un cochon ? Le berger ne parle pas sérieusement, et si je prenais son cochon, il serait obligé de le payer. J’attends quelque chose de mieux. » Ulespiègle pensa qu’il s’agissait d’un trésor. Bientôt ils arrivèrent chez le paysan à qui Ulespiègle allait réclamer de l’argent. Aussitôt qu’il l’aperçut avec sa hallebarde, le paysan s’écria : « Te voilà encore ! Que le diable t’emporte ! » Le diable dit alors à Ulespiègle : « Entends-tu maintenant ce que dit le paysan ? Celui-là le dit sérieusement, et je t’emmène. — J’en appelle à la justice, dit Ulespiègle, car je t’ai dit que je ne voulais plus être de moitié avec toi. Tu n’as donc rien à me réclamer. Je suis valet de ville, et je te cite devant mon bailli. » Mais le diable ne se présenta pas. Ulespiègle se démit bientôt de son emploi.



CHAPITRE CIII.


Comment Ulespiègle avait une maîtresse qu’il faisait
passer pour sa femme, et comment il s’engagea
au service d’un curé de village.



Ulespiègle voulait essayer de tout. Étant allé chez un curé de village qui avait besoin d’un sacristain, il s’engagea comme tel. Il