dit à son maître : « Vous ne serez las de ce mauvais garnement que lorsqu’il vous aura fait toutes les sottises possibles ! »
CHAPITRE XIII.
au moyen duquel le prêtre et sa servante se
prirent aux cheveux avec les paysans.
omme les fêtes de Pâques approchaient, le
curé dit à Ulespiègle : « C’est l’usage ici que,
la nuit de Pâques, les paysans font un jeu
dans lequel ils représentent Notre-Seigneur sortant
du tombeau ; tu leur aideras, car il convient que le
sacristain dirige et gouverne cette affaire. » Ulespiègle
pensa en lui-même : « Comment ces paysans pourront-ils
conduire ce jeu ? » Puis il dit au curé : « Il
n’y a aucun de ces paysans qui soit instruit ; il faut
que vous me prêtiez votre servante, qui sait bien
lire et écrire. – Oui, oui ! dit le curé. Prends qui tu
voudras, hommes ou femmes ; d’ailleurs ma servante
a déjà été de ce jeu. » La servante en fut contente,
et demanda à représenter l’ange dans le tombeau,
car elle savait par cœur les vers qu’il y avait à dire.
Alors Ulespiègle prit deux paysans, qui, avec lui,
devaient représenter les trois Maries, et il leur apprit
leur rôle en latin ; le prêtre devait représenter Notre-Seigneur
sortant du tombeau. Or, lorsque Ulespiègle