sans hésiter : « Il est large de mille brasses et haut de mille coudées, ni plus ni moins. Si vous ne le croyez pas, prenez le soleil, la lune et les étoiles, et mettez-les de côté ; puis mesurez exactement le ciel, et vous verrez que j’ai raison, quoique vous n’alliez pas là volontiers. » Qu’avaient-ils à dire ? Ulespiègle avait réponse à tout, et ils furent contraints de lui donner raison. Quand il eut vaincu les docteurs par sa malice, il ne demanda pas son reste. Il avait peur qu’ils ne lui donnassent quelque chose à boire qui tournât à sa honte. C’est pourquoi il planta là la robe longue, et quitta la place et s’en alla à Erfurt.
CHAPITRE XXIX.
à lire dans un vieux Psautier.
près le tour qu’il avait joué à Prague, Ulespiègle
avait hâte d’arriver à Erfurt, car il craignait
d’être poursuivi. Dès qu’il fut à Erfurt,
comme là aussi il y a une grande et célèbre Université,
il fit mettre ses affiches. Les professeurs de l’Université
avaient beaucoup entendu parler de ses
malices, et ils tinrent conseil pour s’entendre sur
les questions qu’ils pourraient lui faire, afin de ne
pas être vaincus d’une façon humiliante comme ceux
de Prague. Ils tombèrent d’accord de donner à Ulespiègle
un âne à instruire, car il y avait beaucoup