Page:Anonyme - Les On-dit, La Quotidienne, 1838-08-24.djvu/4

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Bientôt l’avare se réveille,
Ouvre les yeux, dresse l’oreille,
Et se voyant ainsi salé :
« Malheur ! dit-il, je suis ruiné !
« Sur moi tout le monde se rue :
« On veut me mettre dans la rue,
« Jusqu’à Javotte, juste Ciel !
« Voyez la dépense de sel !!!
« Sans rien coûter, l’eau froide et claire
« Aurait fait aussi bien l’affaire.
« Hier, c’était ma fleur froment,
« Demain, ce sera mon argent !!
« Ah ! sauvez-moi de la détresse,
« Saints, je paye une basse messe !!!

(Craignant d’avoir été entendu et qu’on ne le
vole il se reprend aussitôt.)

« Mon argent, grand Dieu ! qu’ai-je dit ?
« Je n’ai pas un maravédis.
« Sur mon honneur ; et c’est bien pire,
« Ma tante LaMain peut le dire,
« Je suis trahi, volé, pillé,
« Je suis… je suis… as… sas… siné !!! »