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introduction

ccclxxiv, cccclxix) offrent de nombreux exemples, auxquels on peut ajouter aispre 12943, gais 13092, et les imparfaits du subjonctif comme desfiais 967, lasaise 6446, quidaise 6443, trovaist 7740. Cet ai est même quelquefois réduit à un e simple : fés 15203, marestre 5279, trencescent 14511. La diphtongue se présente aussi quelquefois ailleurs, surtout devant les nasales et les liquides : ahaine 5353, aimbes 5329, avaint 9166, baire 10056, daine 8766, Flaindre 8698, Frains 9759, mainçe 2397, naire 10055, Navaire 469 (et Navere 386), paille 4185, saing 8614, spaine 4847. En revanche, la diphtongue française normale ai, quelle que soit son origine, perd souvent son second élément[1] : Biauvas 10442, complandre 2970, eslas 1668, fa 2057, fas 10443, lasse 9433, malvas 1653, mant 1871, mas 10445, nastre 3754, palas 10449, pas 119, retrare 3241, sa 1112 var., sant 33, var 2206, veras 1634. La réduction est à peu près constante pour la 1re p. sg. ind. pr. du verbe avoir devant le pron. je, d’où elle passe naturellement au futur : a je 529, fera je 1406.

Plus rarement, ai passe à oi : deloie 4980, feroie 12007, irois 6463, oit 4563, ploit 1611, voit 4340, etc. Il semble que sero je 6305 soit pour seroi je (= serai je), à moins qu’on n’y voie une immixtion du futur italien en ò.

En syllabe demi fermée, il n’y a à considérer que le suff. -arius sous sa forme populaire : il est indifféremment rendu par -ier et -er au masculin, -iere et -ere au féminin, et, à la rime, le poète l’associe (quelle que soit la forme adoptée) aux désinences qui proviennent d’un a latin non soumis à une influence palatale. C’est

  1. L’i est quelquefois remplacé par e : mesfaire 1103, refaere 1104, traere 1105.