Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/173

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Sommaire.

lonté de Dieu, dit le roi. — Oui, sire, reprend Naimes, la faute en est à vous et non à la reine, à vous qui avez toujours cru les parents de Ganelon, en dépit de leurs trahisons. Que vous dirais-je? Si l’empereur nous attaque, nous nous défendrons mais c’est nous qui avons tort, et il a le droit pour lui. Remettons-nous-en à Dieu. Je ne saurais en dire davantage. P. 167-173.

Nous laisserons ici le roi Charles, et le comte Berart, et le duc Naimes, pour retourner à l’empereur de Constantinople. Il frissonne à la pensée de l’outrage fait à sa fille. S’il ne la venge, il ne se compte plus pour rien. Il assemble ses comtes et ses barons et leur demande conseil. — Avis de Florimont. — Avis de Saladin. — Tous deux s’accordent à penser que l’empereur doit sommer Charlemagne de lui rendre Blanchefleur ou son pesant d’or. S’il n’y consent, c’est la guerre. L’empereur suit ce conseil. Quatre de ses barons, Florimont, Gerart, Renier et Godefroi vont à Paris notifier au roi de France les volontés de leur seigneur. — Réponse de Charlemagne : Il ne peut accorder ce qu’on lui demande ; car de Blanchefleur, il n’en a nulles nouvelles, et pour l’or, il ne saurait où en prendre assez. « En ce cas, disent les messagers, préparez-vous à la guerre. Nous vous défions au nom de l’empereur notre maître. — À la volonté de Dieu, dit Charlemagne. Nous saurons bien nous défendre. » À ces mots Naimes de Bavière dit aux messagers : « Frères, votre empereur a grand tort, je dois vous le dire. Dès que l’épouse est unie à l’époux, elle n’appartient plus ni à son père ni à sa mère. Celui qui l’a prise pour compagne devient son