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Appendice.

Si l’aconsuivy tout armé,
Et le tua mauvaisement
Sans qu’il y eust defiement.
Mais quant le chien vit qu’estoit mors,
Tout de fueilles couvrit le corps.
Là se tint jusqu’à l’endemain,
Et adonques lui print la fain.
A la court du roy s’enfuy,
Où il avoit esté nourry
Avecques Aubery son maistre,
Qui en la court avoit bon estre ;
Car il y estoit moult aymé.
Le chien a Macaire trouvé
Séant à la table du roy ;
Car estoit hom de grant arroy,
Et avoit grant auctorité
Envers la royal majesté.
Si l’aperceut ens emmy l’heure,
Pour le mordre lui courut seure,
Si que tantost l’eust affolé,
Se illecq n’éussent esté
Les escuiers qui là trenchoient
Devant les seigneurs qu’i estoient[1],
Qui le reboutterent arriere,
Si regarderent la maniere
Que le levrier ung pain happa
Sur la table, qu’il emporta
Tout droit à son maistre Aubery,
Qui gisoit mort au bois fueilly.
Et l’endemain, et le tiers jour,
Le levrier fit icellui tour
En venant querir à manger,
Aussi pour son maistre venger,
Car là où il trouva Macaire
Toudis lui voulut il mal faire.
A la bouche Aubery mectoit

  1. Ms. : qui là estoient. Vers faux.