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Notes.

après que je trouve dans une même tirade fort courte de la chanson d’Aspremont (ms. fr. 2495, fol. 70) :

Ce dit Balanz : « Enten, emperéor. »


Il eût dû dire : emperere, car le vocatif et le nominatif se traitaient de même.

Dist l’emperere : « Il ment li lechéor. »


au lieu de : li lecherre.

Et ce n’est pas seulement à la rime qu’on trouve par milliers de semblables fautes ; exemple :

Quant paien virent que Franceis i out poi,
Entr’els en ont e orgoil e cunfort ;
Dist l’un à l’altre : « L’emperéor ad tort. »

(Chanson de Roland, éd. Genin, p. 163.)


au lieu de : l’emperere.

P. 5, v. 16 : Soffrir peine et dolor. (Auberi le Bourguignon, ms. La Val. 40, fol. 1, col. 1 r°.)

P. 5, v. 17 :

Sor tos les autres avoit cil la valor.

Je suppose que coréor du texte vénitien est pour poignéor, feréor ; mais je ne retrouve ce mot coréor qu’au sens particulier de coureur d’avant-garde, et non au sens général de vaillant, de hardi combattant, de courageux guerrier. Je le remplace donc par une locution qui me paraît fort bien s’adapter au sens du passage et que j’emprunte à la chanson d’Aspremont, où Naimes dit en parlant de Charlemagne :

Car après Deu a sor tos la valor.

P. 5, v. 19 : l’umainne criator, le créateur de l’humanité. À ne voir que le texte de Venise on pourrait croire que li maine est pour ille magnus, le grand ; mais nulle part, que je sache, on ne trouverait semblable exemple. Au contraire, la leçon que je pro-