En 1834, le Magasin Pittoresque, à ses débuts, n’oublia pas le chien de Montargis[1]. Il respecta le récit de Vulson de la Colombiere, et le reproduisit après Montfaucon ; mais la gravure que cet auteur a donnée dans ses Monuments de la monarchie françoise lui parut « empreinte du goût de la Renaissance... Les costumes sont en partie romains » (proposition bien difficile à établir). En conséquence, il en publia une nouvelle avec costumes du XIVe siècle, et cette gravure a eu beaucoup de succès à Montargis[2]. L’auteur de la notice n’ignorait pas que le chien de Montargis avait été considéré comme un animal fabuleux, et il a jugé prudent de le dire ; mais quoi ! « il n’est rien au monde, ajoute-t-il, dont l’existence n’ait été contestée au moins une fois. » Sa conclusion est celle-ci : « Inventée ou réelle, l’anecdote est curieuse. »
À la bonne heure ! le lecteur est averti. Mais que dire de la biographie ci-après, annexée en 1835 à la Description historique et pittoresque du département de la Somme, par MM. H. Dusevel et P. A. Scribe [3] ?
« Aubry de Montdidier, ainsi appelé du lieu de sa naissance, était un chevalier plein de courage et fort aimé de Charles V, qui lui avait