de Bullet, non sans ajouter beaucoup de son propre fonds aux arguments du savant Franc-Comtois. Il a remarqué que dix ans auparavant, le Magasin Pittoresque avait accueilli trop complaisamment la légende du chien de Montargis, et il le lui reproche avec une certaine véhémence dans deux lettres successives, où il examine la question, d’abord par le côté moral, et en second lieu par le côté historique. Ce critique le prend de haut ; il ne badine pas, et l’on s’en aperçoit trop. « L’honneur de la France, dit-il, est en quelque sorte en jeu dans cette histoire célèbre... Non ! jamais la noblesse de France n’aurait honoré de sa présence un pareil combat..... Et c’est sur un roi que l’on a surnommé le Sage qu’on voudrait faire reposer une si monstrueuse action ! !.....Aussi n’est-ce pas tant le chien qui importe au côté moral de cette histoire : c’est le roi, c’est l’action du roi qui est véritablement contre nature. »
Ces lettres ne sont point signées ; mais qui n’en reconnaîtrait l’auteur ? Elles sont de Joseph Prudhomme, à n’en pas douter[1].
Il faut croire qu’elles auront échappé aux investigations de mon ancien et excellent maître, M. Bouillet, pour qu’il ait permis à Aubri de Montdidier de se faufiler avec son chien dans ce Dictionnaire universel d’Histoire et de Géographie que tout le monde connaît et apprécie[2].