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Page:Anonyme - Raoul de Cambrai.djvu/170

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raoul de cambrai

LXXXVI

Li quens R. belement l’en apele ;
Il s’agenoille ; vestue ot sa gonnele,
Par grant amor li a dit raison bele :
« E ! B., » ce dit li quens, « chaele !
1760« N’en viex pas droit ? s’en pren amende bele,
« Noient por ce qe je dot rien ta guere,
« Mais por ice qe tes amis vuel estre.
« Qe, par s. Jaque, c’on qiert en Compostele,
« Ançois perdroie del sanc soz la mamele,
1765« Ou me charoit par plaie la bouele,
« Toz mes palais depeciés en astele,
« Tant en fesise l’amirant de Tudele,[1]
« Nes Loeïs qui les François chaele.[2]
« Por ce le fas, par la virgene pucele,
1770« Qe l’amendise en soit et gente et bele.
« Dès Origni jusq’a[l] borc de Neele,
« .XIIII. liues, drois est que je l’espele,
« .C. chevalier, chascuns ara sa cele,
« Et je la toie par deseur ma cervele.
1775« Baucent menrai mon destrier de Castele.[3]
« N’encontrerai ne sergant ne pucele
« Que je ne die : « Veiz ci la B. cele. »
Dient François : « Ceste amendise est bele ;
« Qi ce refuse vos amis ne vieut estre. »

LXXXVII

ʄ. 281780Raous parole par grant humeliance :

  1. 1767 amirant, A amiraut.
  2. 1768 Il doit manquer quelque chose après ce vers ou après le v. 1770. On voit, à la tirade CXII, que Raoul avait fait des offres qui devraient être énumérées ici.
  3. 1775 menrai, le ms. porte plutôt mourai.