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introduction

liste contemporain, mais en des termes suffisamment précis pour qu’il ne soit pas possible de révoquer en doute le caractère historique d’une portion importante de la première partie de Raoul de Cambrai

« En l’année 943, écrit Flodoard, mourut le comte Herbert. Ses fils l’ensevelirent à Saint-Quentin, et, apprenant que Raoul, fils de Raoul de Gouy, venait pour envahir les domaines de leur père, ils l’attaquèrent et le mirent à mort. Cette nouvelle affligea fort le roi Louis[1]. »

La seule chose qui, dans les paroles du chanoine de Reims, ne concorde qu’imparfaitement avec le poème, c’est le nom du père de Raoul. Mais cette différence est certainement plus apparente que réelle, car, si Flodoard le nomme Raoul de Gouy et non Raoul de Cambrésis, nous savons d’ailleurs que ce Raoul, mort dix-sept ans auparavant, avait été « comte », et, selon toute vraisemblance, comte en Cambrésis, puisque Gouy était situé dans le pagus ou comitatus Cameracensis[2], au milieu d’une région forestière, l’Arrouaise, dont les habitants sont présentés par le poète comme les vassaux du jeune Raoul de Cambrai[3] .

Raoul de Gouy ne doit pas être distingué de ce « comte

  1. « Heribertus comes obiit, quem sepelierunt apud Sanctum Quintinum filii sui ; et audientes Rodulfum, filium Rodulfi de Gaugiaco, quasi ad invadendam terram patris eorum advenisse, aggressi eundem interemerunt » (Annales Flodoardi, anno 943).
  2. Gouy (Aisne, arr. de Saint-Quentin, canton du Câtelet) dépendit, jusqu’à la Révolution, du diocèse de Cambrai. Otton de Vermandois s’en empara en 976 (Baudri, Gesta episcoporum Cameracensium, l.I, ch. xcv), et depuis lors il fit partie du comté de Vermandois.
  3. Vers 1021, 1040 et 1064.