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Page:Anonyme - Raoul de Cambrai.djvu/24

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xix
ii. - l’élément historique

en 896, par Herbert Ier, comte de Vermandois[1], et dont il fait un comte de Cambrai sur la foi de Jean d’Ypres, chroniqueur du xive siècle[2]. Mais, outre qu’il n’est point assuré que ce Raoul, frère cadet de Baudouin II, comte de Flandre, ait été comte de Cambrai[3], il ne semble avoir laissé qu’un fils du nom de Baudouin, communément nommé Bauces (Balzo), lequel mourut en 973 dans un âge fort avancé, après avoir gouverné la Flandre comme tuteur du jeune comte Arnoul II, son parent[4]. C’est

  1. Annales Vedastini, anno 896. — La date exacte de la mort de ce comte Raoul est donnée par un passage des Annales Blandinienses : « 896. Rodulfus comes interficitur 4 kal. julii. » (Monumenta Germaniæ historica, V, 24).
  2. Chronicon Bertinianum, cap. XVIII, pars 2a ; cap. XX, pars 1a. — Il n’est pas inutile de remarquer, car le fait n’a peut-être pas encore signalé, que Jean d’Ypres a emprunté à la chronique d’André de Marchiennes, mort en 1194, le titre qu’il donne au Raoul mort en 896. Voici, d’ailleurs, les paroles même d’André « Rodolphus, comes vero pagi Cameracensis, frater Balduini comitis Flandrensis, gravi ira commotus, propter castella ab Odone sibi ablata, scilicet Sancti Quintini et Perronam, dum deprædari non cessat abbatiam Sancti Vedasti, ab Heriberto comite in bello occiditur. » (Historiæ franco-merovingicæ synopsis, a Andrea Silvio regii Marcianensis cœnobii magno priore conscripta, édition Beauchamp [Douai, 1633], p. 748). Cette phrase que, sauf la qualification donnée à Raoul, André avait tirée presque textuellement des Annales Vedastini, a été reproduite par Jacques de Guise (Annales Hannoniæ, l. XIV, c. 14).
  3. Cambrai faisait alors partie du royaume de Lorraine, de sorte qu’il serait bien plutôt permis de supposer que Raoul de Flandre était comte d’Arras ou d’Amiens.
  4. La filiation de Bauces est établie par cette ligne des Annales Blandinienses : « 973. Obiit Balzo, filius Rodulfi comitis. » Il était donc cousin-germain d’Arnoul le Vieux, comte de Flandre, et non point son neveu, comme l’a cru un moine de Saint-Pierre de Gand du xi e siècle, qui le dit fils d’Allou, frère utérin d’Arnoul (Monu-