Page:Anonyme - Raoul de Cambrai.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xxix
ii. - l’élément historique

Ybert se remaria avec la veuve du seigneur de Rumigny en Thiérache, laquelle, de son premier mariage, avait eu deux fils, Godefroi et Arnoul, auxquels il laissa la seigneurie de Florennes[1], du consentement de son suzerain le « roi » ou plutôt l’empereur d’Allemagne. Enfin, il reçut, toujours suivant cette même source, la sépulture dans l’abbaye de Waulsort, où Bernier et plusieurs autres membres de sa famille avaient déjà été ensevelis[2]. Sa mort était, semble-t-il, marquée au 28 mars dans l’obituaire de quelqu’un des monastères dont on lui attribuait la fondation[3].

Quant au fils naturel d’Ybert de Ribemont, c’est-à-dire à Bernier, le meurtrier de Raoul de Cambrai, les deux seules sources qui le mentionnent appartiennent à la tradition épique : l’une est le poème même que nous publions, l’autre est la chronique de Waulsort qui mentionne Bernier dans le résumé qu’elle renferme de la version du Raoul ayant cours à la fin du xie siècle. Ces circonstances n’impliquent point cependant que Bernier soit un personnage fabuleux. En rapportant que Bernier mourut peu après l’accord intervenu entre les siens et Gautier de Cambrai[4], et qu’il reçut la sépulture à Waul-

  1. Chronicon Valciodorense, pp. 540-541 de l’édition in-4o. — L’étude des documents relatifs à la seigneurie de Florennes prouve que les successeurs d’Ybert de Florennes appartenaient à la famille de Rumigny. Il y a, en outre, lieu de croire qu’Arnoul et Godefroi de Rumigny ne doivent pas être distingués de deux comtes du même nom qui gouvernèrent conjointement le Hainaut dans le dernier tiers du dixième siècle.
  2. Ibid., pp. 542-543.
  3. Acta Sanctorum (III avril, p. 810) où l’an 977 est indiqué, en outre, comme année de la mort d’Eilbert.
  4. Voyez plus loin, à l’appendice, § 7.