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Page:Anonyme - Raoul de Cambrai.djvu/84

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v. — manuscrits

semble, à première vue, indiquer la continuation pure et simple d’une copie laissée interrompue. Mais nous ferons observer que les premières lignes où se reconnaît la main du second copiste, celles qui occupent le bas du fol. 102 vo, sont écrites sur grattage. Le cahier même qui se termine avec le feuillet 102 est très incomplet ; il ne comprend que trois feuillets (100, 101 et 102) au lieu de huit. Pour une raison ou pour une autre, le second copiste, voulant reprendre la copie à partir d’un point déterminé, a gratté la première écriture qui s’étendait jusqu’au bas du feuillet et, selon toute apparence, supprimé les feuillets qui terminaient le cahier.

Le feuillet de garde, placé au commencement du manuscrit, est formé d’un fragment de minute d’un acte désignant nominativement un grand nombre de bourgeois de Reims[1] et dont l’écriture semble appartenir à la seconde moitié du xiiie siècle. Cette particularité indique, selon toute apparence, que le manuscrit de Raoul était vers cette époque dans les mains d’un habitant de cette ville.

Nous avons maintenant à étudier les particularités de langue et de graphie qui distinguent chacune des deux parties du manuscrit.

Entre les faits que nous allons relever dans la façon

  1. L’origine rémoise de cet acte nous paraît démontrée par la mention de Perrot, « filius quondam marescalli de Barbastro » et d’un autre personnage « morantem in Barbastro », Barbastrum désignant certainement ici la rue du Barbâtre, l’une des voies les plus importantes de l’ancien Reims. La mention d’un chanoine de l’abbaye de Saint-Denis de Reims et celle d’un autre chanoine de Saint-Timothée, de la même ville, viennent aussi à l’appui de cette opinion.