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lxxxvij
v. — manuscrits

7685. — Un e s’introduit après u dans huerta 6251 ; serait-ce une façon de marquer l’allongement de la voyelle ? Un fait analogue s’observe dans certains mss. exécutés en Flandre, mais ici il est tout à fait exceptionnel.

Notre son ou est rendu indifféremment par ou dans vous 6308, 6534, 6964, 7944, et par o dans vos 6922, 7201, 7323, 7390, 7940, 7946. Par contre, le copiste écrit toujours molt en toutes lettres, jamais mout. — Au v. 7331, le ms. porte gsin qu’on ne peut guère transcrire que par cousin. Il est par suite possible que gvine, gvenir doive se lire couvine, couvenir et non convine, etc.[1].

l finale se redouble fréquemment lorsque le mot suivant commence par une voyelle : cillautre 4, quillot 28, llest 6351, illen 6364; de même l initiale lorsque le mot précédent finit par une voyelle : vertelle 35, 6331; pour cil autre, qu’il ot, il est, il en, verté le, formes que nous avons introduites dans notre texte au lieu de celles du ms. Pour conserver ce redoublement de l’l, il eût fallu, conformément au ms., réunir les deux mots en un seul, ce qui eût nui à la clarté et d’ailleurs n’eût pas été conforme aux règles générales que nous suivons pour la division des mots. Imprimer cill autre, qu’ill ot, verté lle, eût été aller directement à l’encontre du but de ce redoublement. — L’n est redoublée de la même façon dans ennont 6678, que nous avons aussi réduit à en ont. — n s’intercale avant gn dans singnor, singnori, 6446, 6566. — gn se produit à la place d’n dans figna 6340, 6543. — n se maintient devant les labiales : anbedex

  1. M. de Wailly a montré qu’à Reims o, surmonté d’un titulus, devait se rendre plutôt par ou que par on, Mém. de l’Acad. des Inscript., XXVIII, 11, 308-9.