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Page:Anonyme - Raoul de Cambrai.djvu/94

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lxxxix
v. — manuscrits

6451, dis (dic) 6314, dois (debeo) 6807, ostrois 6700, 6814, fuis 7061, pors (porto) 6860, vis (vidi) 24, 6695, vis (vivo) 6360, ainsis 6585, 6608, ausis 6884, Orignis (cas rég.) 7006. Pour le t final, il y a lieu de distinguer deux cas. Il apparaît en des mots qui n’y ont étymologiquement aucun droit : foit (fidem) 6377, 6455, 6549, 6806 mercit 6310, 6664, Savarit (Savaricum) 6707, comme en d’autres où le type étymologique présente en effet un t : tels sont les participes baillit 6447, cevelit 32, choisit 6279, jehit 6334, mentit 6314, merit 22, oit 2, 6381, 6408, plevit 6322, tenut 6295, detenut 6427, les substantifs erit 6467, escut 6419, 6421. Toutefois, bien que le t soit ici étymologique, on ne saurait affirmer, en présence des exemples cités en premier lieu, qu’il ait été réellement prononcé. La graphie de notre copiste est trop hésitante pour qu’on puisse lui attribuer une grande valeur. Nous remarquerons encore que beaucoup de participes passés de la première conjugaison, et, en général, les mots en -atum, sont terminés au cas régime par t : contet 34, delgiet 6257, entaillet 6258, enterret 36, exploitiet 6345, juret 6322, malgret 6323, mandet 6368, pret 6326. On sait que dans les mots de cette catégorie la conservation du t étymologique s’est perpétuée au Nord de la France jusqu’au xve siècle. Mais nous nous garderons bien de conclure de cette circonstance que le copiste ait été originaire de la France septentrionale : plusieurs caractères importants du roman de la Picardie, du Ponthieu, du Vermandois et de la Flandre faisant ici défaut. D’ailleurs, le même fait s’observe, avec une fréquence variable, dans le nord de la Champagne[1] et en Lorraine.

  1. Voir par ex. les pièces françaises du cartulaire du comté de