CXXV[1]
Meschinot
lus ne voy rien qui reconfort me donne,
Plus dure ung jour que ne souloient cent,
Plus n’est saison qu’a nul bien m’abandonne,
Plus voy plaisir, et mains mon cueur s’en sent,
Plus qu’oncques mais mon vouloir bas descent,
Plus me souvient de vous, et plus m’empire,
Plus quiers esbas, c’est lors que plus soupire,
Plus fait beau temps, et plus me vient d’ennuys,
Plus ne m’atens fors tousjours d’avoir pire,
Puis que de vous aproucher je ne puis.
Plus vivre ainsi ne m’est pas chose bonne,
Plus vueil mourir, et raison s’i consent,
Plus qu’a nully Amours de maulx m’ordonne,
Plus n’a ma voix bon acort ne assent,
Plus fait on jeux, mieulx desire estre absent,
Plus force n’ay d’endurer tel martire,
Plus n’est vivant home qui tel mal tire,
Plus ne cougnoys bonnement ou je suis,
Plus ne sçay bref que penser, faire ou dire,
Puis que de vous aproucher je ne puis.
Plus suis dollent que nulle aultre personne,
Plus n’ay espoir d’aulcun alegement,
Plus ay desir, crainte d’aultre part sonne,
- ↑ CXXV. Cette pièce n’a que le refrain de commun avec une ballade d’Alain Chartier, publiée dans l’édition Duchesne, p. 805.